Retrouvez le Tome 1 : Le chef d’orchestre : Les nocturnes Chant et la note impure

Retrouvez le Tome 2 : Le chef d’orchestre : Les nocturnes Chant et la note impure

Avec Le Chef d’Orchestre, j’ai désiré depuis le premier tome vous emmener avec moi, ailleurs, dans un autre espace-temps et d’autres visions. Le voyage s’achève avec ce troisième volume.
Sans vous tous qui lisaient ces lignes il ne pourra paraître.
Pour vous qui êtes entrés dans cet autre univers il est temps d’en saisir les dernières clés. Je suis persuadé qu’elles peuvent aussi servir ici, dans notre propre monde et modifier ainsi notre vision de nous-mêmes et de notre environnement.

Quinze ans après Le Chant de l’Aurore il aurait été naïf de penser que tout était achevé et solide. Ne fallait-il pas que ce chant se transforme en symphonie, pour durer ? Si vous connaissez déjà de nombreux acteurs de cette aventure, d’autres vont être indispensables pour que se produise l’ultime métamorphose.

Extrait

(…) Ainsi galopaient les quatre chevaux de l’orage, ceux qui savaient sans savoir, colmataient des brèches, harmonisaient un flux, soutenaient un acteur, auscultaient demain ; mais rien ne pouvait cependant demeurer sur un chemin tracé, rectiligne et sans surprise, car le libre-arbitre posait ses pas sur tous les sentiers à la fois en choisissant à l’ultime seconde.

Volk et Silvar clignotaient sur l’horizon comme Irk dans la maison de Kravosk, mais que signifiaient ces signes ? D’autres lueurs s’étaient élevées et réclamaient leur part d’aventure, de décision. C’étaient la palpitation de Chabime, la langueur de Malina, la candeur de Ralzac, la pulsation de Rascal, le souffle émerveillé de Takurl, le lent éveil d’Ezimur, la floraison de Stiff, la tendresse de Fouroul ou l’enthousiasme de Canvol, les tortures de Vielad, l’orgueil de Boulzutl, les désirs des fumeroules, le souffle de Choumouimouil et les notes de tant d’autres, connus et inconnus, que les quatre frères devaient guider sans rien imposer.

Ils étaient la main sur les outils, mais ces derniers les entraînaient souvent vers des sommets vertigineux d’où ils s’élançaient, des gouffres inconnus où ils plongeaient, et les chevaux de l’orage tournoyaient souvent sans savoir où se rendre.
Le monde bouillonnait de palpitations neuves et pourtant toutes provenaient de la même source. Ils n’en savaient pas plus.

Ils se demandaient parfois si Irk lui-même savait. Mais ils constataient que le Temps accélérait son cours et se courbait comme jamais, mêlant des chemins contraires ou d’ailleurs. Des sentiers éloignés par les ans se retrouvaient ensemble, fabriquant des destins qui n’étaient pas prévus. Son écoulement brouillait les pistes en faisant se croiser l’impossible. Il se hâtait, se précipitait ou ralentissait. Tel de multiples fleuves et rivières il s’adaptait au terrain et les horloges tournaient plus ou moins vite, s’arrêtaient. Pour certains ce qui paraissait lointain devenait proche. Tout dépendait du lieu, de l’individu.

Les années poussaient très vite ou ralentissaient leur croissance, comme si chaque être passait, sans le savoir, d’une dimension du temps à une autre.