Le 14 janvier 2020, mon mari m’annonce qu’il souhaite divorcer après près de sept ans de mariage. Deux mois plus tard, alors que je venais à peine d’emménager dans un nouvel appartement, la France entière est confinée.
Je me retrouve, du jour au lendemain, seule, enfermée dans un petit appartement sous les toits, dans une nouvelle ville, coupée du monde et de tous mes points d’ancrage. Je perds mes repères et ne trouve plus de sens à ma vie. Isolée et anéantie, je m’engouffre davantage dans mes pensées noires jusqu’à finir en dépression.

Pendant plus d’un an, j’ai déconstruit mon passé pour construire mon futur. J’ai voyagé au fond de moi pour me retrouver et donner un sens à ma vie.
« Le marécage » est mon carnet de voyage que j’ai souhaité partager avec qui le souhaitera car j’ai l’intime conviction que nombreuses personnes y trouveront réponses, réconfort ou inspiration.

Extrait

À mon retour en France, je décidai de faire appel à quelqu’un pour m’accompagner afin de changer les choses. Ne sachant par où commencer, je jetai une bouteille à la mer en postant un message sur les réseaux sociaux sur lequel Laurent tomba.
[…] Je n’oublierai jamais cette première séance. Elle était intense. Je me découvrais. J’avais réalisé que l’être humain pouvait facilement se questionner sur soi s’il s’autorisait à ouvrir la porte, que rien n’était gravé dans le marbre, que le passé n’était pas à enterrer mais que nous devrions le regarder comme un livre d’Histoire, que la vie n’était pas fatalité et que nous ressentons au quotidien des choses sans les percevoir avec nos sens. J’ai réalisé que je ne connaissais pas mon objectif dans la vie et ô combien est malheureux celui qui avance sans savoir vers quelle direction il marche.
« Faire face à soi n’est jamais facile » me dit-il le lendemain lorsque je lui fis part de toutes les émotions que notre entretien avait générées.
Malgré le séisme émotionnel que nos échanges avaient provoqué, je n’en fus que plus curieuse. Je voyais une lueur d’espoir, la fameuse lumière au bout du tunnel qui se rapprochait de moi et qui me susurrait des mots de loin : « enfin ! tu y es presque ! ».
[…] Les séances étaient des rendez-vous que je prenais avec des prises de conscience. Elles s’enchainaient comme des décharges électriques. Et comme une décharge électrique à laquelle on s’attend et qu’on appréhende, on commence à en ressentir la douleur avant même de la recevoir.
Pour autant, je ne m’en lassais pas. Je devenais accro à ces moments de révélations où je me découvrais comme si je faisais connaissance avec moi-même pour la première fois. J’attendais la séance suivante avec impatience car j’y puisais beaucoup d’énergie qui me permettait d’aller au bout des jours suivants. »