Entretien avec Cédric Canton – Nos destins communs
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
La publication de Nos destins communs fut particulièrement importante dans mon parcours personnel. J’ai ressenti une certaine fierté lors de la parution de mon livre, de la joie à l’idée de porter entre mes mains le fruit d’un travail de plus de deux ans et, surtout, d’avoir honoré la confiance accordée par mes proches. Il n’est jamais aisé pour un jeune de prendre la parole, tant les tentatives de nous discréditer pour notre âge sont nombreuses ─ a fortiori lorsque le message politique est risqué. Le fait d’avoir pu remettre Nos destins communs à certaines des personnes qui m’avaient inspiré reste à ce jour l’une de mes plus grandes fiertés.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Cette expérience d’édition a été particulièrement formatrice. Nos destins communs est le premier de mes livres à bénéficier d’une publication sous contrat, et j’ai particulièrement apprécié le fait de travailler avec de véritables professionnels du secteur, qu’il s’agisse de la correctrice, du graphiste, de la maquettiste ou de la chargée de promotion des éditions Maïa ─ autant de personnes qui ont mis leur expertise au service du projet. Je les en remercie !
Après cette expérience réussie, je sais que je continuerai de confier mes textes à des spécialistes de l’édition. La rédaction d’un livre est longue et le processus de publication est périlleux, en raison de la diversité et de la complexité des tâches qui nous incombent. Aussi, je conseillerais aux jeunes auteurs de tenter l’aventure en maison d’édition dès leurs premiers livres. Cette expertise ne s’invente pas, et il est valorisant ─ en plus d’être sécurisant ─ de voir des spécialistes accorder autant d’attention au projet.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Le processus d’écriture de Nos destins communs a suivi plusieurs étapes. J’ai d’abord publié un certain nombre d’articles, courant 2020, en parallèle de la réalisation de vidéos de vulgarisation politique et du lancement, aux côtés d’amis proches, d’une émission d’actualité en streaming. Les trois formats m’offraient une tribune, mais j’avais surtout le sentiment qu’ils épousaient un même objectif : rendre les enjeux contemporains accessibles aux jeunes de ma génération, pour qu’ils fassent davantage valoir leurs intérêts dans le débat politique. J’ai donc poursuvi le travail d’écriture en l’insérant dans un cadre plus large et systématisé, inscrit dans un plan de dix chapitres. Cela m’a permis de prévoir les recherches à effectuer tout en bénéficiant des retours du public et de certains professeurs, pour ajuster mes méthodes. En ce sens, j’estime que le cœur du livre a été co-construit.
Je conseillerais à chacun de décomposer le travail d’écriture, en établissant un plan, un calendrier, en réfléchissant à l’avance aux idées, aux données de recherche et à leur place dans l’ouvrage. Cette étape a un double-intérêt : obtenir une argumentation plus efficace et aborder la rédaction plus sereinement. Beaucoup de personnes abandonnent leur projet d’écriture par crainte de ne pas être à la hauteur, ou parce qu’elles sont effrayées à l’idée de produire un pavé de plus de cent pages. Ces peurs sont légitimes mais surmontables. Un livre est une succession de passages qui, mis ensemble, sont porteurs de sens : décomposez votre travail et vous parviendrez sans peine à la fin de l’ouvrage.
Cédric Canton, auteur de Nos destins communs, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.