Entretien avec Alain Giraud-Balayn – Des Kerguelen à Gulliver
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Mon roman est volontairement divisé en deux parties bien distinctes que j’ai souhaitées : Livre 1 « Les Terres australes et antarctiques françaises », Livre 2 « Le rêve Gulliverien d’îles artificielles ». Je ne savais pas du tout comment ces deux développements forts différents seraient perçus.
Je fus rassuré en découvrant unanimement « que cela passe très bien ».
« Dans la première partie, on navigue à l’aise avec ton médecin qui abandonne sa clientèle, sa femme et ses deux enfants, pour se confronter à ses rêves d’enfance » en s’engageant sur le navire le Marion-Dufresne qui relie ces îles perdues et inhospitalières des Terres antarctiques et australes françaises, dont les Kerguelen.
« Dans la deuxième partie, on accepte bien le rêve de ton docteur, surtout lorsqu’il débarque sur un archipel d’îles artificielles en lointain lien avec Gulliver » et son illustre auteur, Jonathan Swift.
« Cette deuxième partie se lit vite, comment appelle-t-on ça ? Ce n’est pas un roman picaresque ? ». Oui, en effet.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Mes lecteurs ont été touchés par mon personnage principal qui ose se confronter à ses rêves d’enfant. On en a tous eu, et ils sont le plus souvent bien rangés au fond de notre mémoire. Mes lecteurs ont été impressionnés par sa capacité à tout remettre en question jusqu’à aller physiquement sur ces îles perdues et désolées.
Puis dans la deuxième partie « le rêve », mes lecteurs ont été amusés de l’énorme clin d’œil aux « Voyages de Gulliver », sans tomber dans un nouveau « remake ». Et le lien entre mon personnage, Gulliver, et la vie de son illustre auteur Jonathan Swift, a été jugée très originale.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
En premier, écriture de la structure du roman, point par point, sans faire de phrases, juste les actions, les événements, les personnages, en quelques mots, sans trop de détails. Successions de noms, de personnages, de lieux, de faits.
Cette longue liste reste constamment en bas du fichier d’écriture. Après avoir écrit un de ses éléments et en être satisfait, je le supprime de cette liste, que je consulte très régulièrement, pour voir « si mon projet tient toujours la route » et ce que j’ai inévitablement à y modifier et à y ajouter, en fonction « de l’inspiration créatrice qui surgit. » Nombreuses utilisations des copier/coller, notamment pour des déplacements chronologiques.
Une très grande régularité d’écriture s’impose, quasiment quotidiennement, ce qui devient vite rassurant, et évite de perdre le fil du récit. Et favorise l’avancée régulière du projet.
Lorsque l’on a pris confiance en soi, le fractionnement du travail d’écriture devient possible pour ne pas tomber dans la fatigue, qui se révèle improductive. Des bouffées d’oxygène bienvenues (petites sorties, pratiques sportives, échanges, courses) sont nécessaires, afin de revenir plein d’entrain pour écrire à nouveau. Une page par jour est déjà très bien.
Le travail de relecture est le plus important. On parle de quatre fois à dix fois le temps d’écriture ! Bien plus en réalité. C’est absolument indispensable.
Pour terminer, s’enregistrer en lisant à haute voix son texte. On entend alors ce qui ne va pas et on peut corriger.
Alain Giraud-Balayn, auteur de Des Kerguelen à Gulliver, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.