Ce livre raconte l’histoire d’un manuscrit. Donné pour lecture à une personne, il sera perdu dans le train… De ce fait réel j’en ai fait un roman d’où « mémoire d’encre et de papier ».

Dans cet ouvrage, nous vivons l’histoire du manuscrit à travers sa narration, depuis le jour où il a été confié pour lecture jusqu’à sa triste fin. Nous suivons son aventure parisienne originale et rocambolesque au fil des pages. Ses déambulations dans Paris et ses rencontres parfois cocasses ! Il connaitra des appartements douteux remplis de manuscrits avec lesquels il va se lier de sympathie et nouer des dialogues. Ils s’interpellent à grands coups de « pote » qui devient leur mot de passe.

Une histoire novatrice et différente des autres. Aura-t-elle piqué votre curiosité ?

Synopsis

Rachel est une idéaliste.

En confiant son manuscrit « la voleuse de cœur » à Francky elle est loin
d’imaginer que celui-ci va le perdre dans des circonstances pour le moins
étranges et discutables.

De ce fait réel, dans son imaginaire elle invente un scénario celui du manuscrit
perdu d’où « mémoire d’encre et de papier » où il raconte sa déambulation et
ses péripéties parisiennes jusqu’à sa triste fin.

Rachel ne considère pas les manuscrits comme des blocs de papier sans âme ni
sentiments ; elle leur donne la parole et ils se racontent dans des anecdotes
tantôt graves tantôt jubilatoires. Ils sont la mémoire virtuelle de leur narrateur.

« La voleuse de cœur » et « mémoire d’encre et de papier » sont intimement et
tragiquement liés par un cordon ombilical celui de l’abandon !

Extrait

Ce jour-là Eris, du nom de la déesse grecque de la discorde, Eris, était entrée en conflit et avait semé la zizanie entre ses sœurs de la Voie lactée me condamnant à un tout autre destin que celui imaginé par maman Rachel.

Voilà ce fut le commencement de mon aventure ou de ma mésaventure ; c’est au choix !!!!

1

Il m’attrape et il m’enfourne sans ménagement dans son sac à dos. Je suis coincé entre des feuilles de papier, une brosse à dents, un tube de dentifrice, des chaussettes et un caleçon pas de première fraicheur.
Ça pue !
Ça me donne la nausée !
Il y a des sons bizarres. Un bruit me parvient étouffé à travers la toile du sac à dos…. On dirait le roulement d’un train. Combien de temps vais-je rester dans ce sac à respirer ses odeurs nauséabondes ! Heureusement maman Rachel a pris soin de me glisser dans une grande enveloppe de papier kraft, ça m’isole un peu de l’odeur !
J’ai chaud !
Je m’énerve ; et l’odeur est de plus en plus insupportable. Pour calmer mon impatience je me décide à demander à tous les mots qui forment mon histoire, de se désolidariser de leur page et d’aller voir à l’extérieur de l’enveloppe ce qui se passe…. Ils ronchonnent, parce qu’ils ne sont pas d’accord et qu’ils disent qu’ils ne savent pas s’ils retrouveront leur place initiale dans le texte.
Je m’indigne !
Je leur ordonne de bien vouloir exécuter mon ordre ; Mais depuis quand les mots ont-ils un pouvoir de contestation, de rébellion….
C’est un comble !
Ils n’ont en aucun cas la possibilité de discuter de la légitimité de ma requête.
La révolte des mots ; il ne manquait plus que ça !
Je les tranquillise : bon, bien sûr que maman Rachel a mis un soin particulier à les choisir, à les penser. Elle s’est creusé les méninges pour les insérer en bonne place dans le texte pour donner corps et cohérence à son récit. Elle y a mis tellement d’amour et d’énergie qu’il est impossible qu’ils se désunissent et qu’ils s’égarent en perdant leur place respective.

Mes arguments font mouche. Ils décident d’un commun accord de s’extraire de leur page pour obéir à mon injonction :
« Où sommes-nous ? »
Leur incursion hors de l’enveloppe fut brève et ils me donnent l’analyse de la situation ; je ne m’étais pas trompé, je suis bien dans un train. Francky est assis sur la banquette, les yeux dans le vague, des écouteurs collés sur ses oreilles. Il écoute de la musique en mâchouillant un chewingum. En changeant de position il donne un coup de pied dans son sac à dos posé par terre devant lui. Sous le choc le tube de dentifrice s’est ouvert et se met à dégouliner sur les chaussettes et sur mon enveloppe…
Ça schelingue de plus en plus !!!!
J’ai un sombre pressentiment, pourvu qu’il ne nous oublie pas moi et le sac à dos !
J’en veux un peu à maman Rachel de m’avoir confié à ce Francky, car si elle croit en lui ; moi il ne m’inspire pas du tout confiance. Bon il ne me reste plus qu’à attendre la fin du voyage et la suite des évènements.
Le « roulis » a cessé, on doit être arrivé à destination. Soudain sa main plonge dans le sac et sort mon enveloppe de sa prison nauséabonde.
Merde ! mais c’est quoi ce truc !
Ah… ah… ah ! Francky est en pétard, il vient de se coller les doigts dans le dentifrice.
Putain de tube de dentifrice ! qu’il crie en murmurant pour que les autres passagers n’entendent pas son gros mot.

Francky le mal poli, le grossier personnage !