Entretien avec François Marti-Cavallé – Alexandra
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
J’étais évidemment ravi, pas autant que pour la naissance de ma première fille, mais, j’avais quand même un peu le sentiment d’un accouchement réussi. Il y a tellement d’écrivains en France qu’il est difficile de se faire une place au soleil… Mais si on y parvient, même très modestement, c’est de la joie à l’état pur. C’est un peu grotesque et disproportionné, mais on a un sentiment d’éternité… on laisse une trace, aussi infime soit-elle, pour la postérité, on donne un peu de sens à sa vie…
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Il est sans doute, assez difficile d’être original, mais je pense avoir fait un travail de recherche assez important, pour parler d’un milieu que personne ne critique pratiquement jamais. La mode et plus généralement le luxe génèrent des profits gigantesques et participent au « rayonnement français » dans le monde entier. Il est donc assez compliqué de s’attaquer à ces monuments. S’il y a une originalité dans mon bouquin c’est dans le choix même des « héroïnes ». Au lieu de faire du « Zola », avec tout le respect que je dois à cet immense écrivain, et de prendre des « gens du peuple » ne sortant pas de leur milieu social, j’ai voulu parler des mannequins de mode dont la vie n’est pas tous les jours aussi rose qu’on se l’imagine en général. Je ne sais pas si j’ai réussi, mais j’ai voulu aller me promener, avec mes lectrices et lecteurs j’espère, derrière le miroir des apparences.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
J’y songe, mais cette fois-ci ça serait sans doute plutôt des nouvelles (encore assez tragiques) tournant autour de la conditions féminine… je ne sais pas si je vais m’en sortir mais on verra bien… Les nouvelles c’est autre chose, mais c’est un travail très intéressant. Tout le monde n’a pas le talent de la concision et de la précision des mots. Je n’ai pas fini de me relever la nuit pour vérifier si j’ai bien utilisé le bon adjectif ou le verbe idoine à ma pensée… je dois être un peu masochiste mais j’adore ça me relever et vérifier…
François Marti-Cavallé, auteur de Alexandra, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.