La bienveillance est l’un de mes thèmes favoris ; en toile de fond dans Le poney blanc (tout comme dans le précédent roman jeunesse L’aigle blanc), j’aborde la puissance de la relation humaine, le rapport particulier aux animaux et à la nature.

Quand Tom passe ses vacances en famille chez sa mamie Marie, non loin de la forêt de Brocéliande, aux maintes légendes, rien d’étonnant à ce qu’il fasse des rencontres singulières !

Quoi de plus attirant qu’un récit aux bienfaits de l’amour familial, du lien salvateur avec le monde animal dans l’écrin de dame nature, de l’évocation de captivants mythes, le tout non dénué d’une pointe d’humour.

Extrait

Je reconnais au loin sa maison en pierres de pays, nichée au bout d’un chemin vicinal. Le portail est fermé à cause des animaux. Il suffit de passer la main à travers la grille et soulever le loquet. En revanche, la porte d’entrée est toujours grande ouverte, au grand dam de mon père craignant pour elle. On rentre comme dans un moulin a-t-il coutume de dire. Les chiens se précipitent bruyamment vers nous. Il y en a de toutes races, de toutes tailles ; les éclopés ainsi que les chats sont restés dans la maison ou du côté jardin.

Mamie s’avance joyeusement en hurlant « Couchez les chiens ». Sa voix couvre les jappements de la meute et le silence se fait. Bon, certains nous tournent autour, histoire de nous identifier. Je serre Snow bien fort contre moi. Je sens son petit cœur qui bat fort. Mamie est vêtue d’un grand pull chamarré sans forme et d’un pantalon délavé en toile de coton type marin, rafistolé avec des pièces de tissu à fleurs. Un grand sourire illumine son visage entouré d’une chevelure grise indisciplinée. Des grandes embrassades accompagnent les bonjours et joies de nos retrouvailles.

Dans la maison, on rentre par la cuisine rustique avec son meuble vaisselier et une grande cheminée ; ça fleure si bon le ragout qui mijote sur la cuisinière à bois. On va se régaler pendant ces deux semaines et on va rire. Mamie Fofolle rit tout le temps, sauf si on lui casse les pieds, gare à quiconque s’y frotte, vite remis à sa place, voire chassé à jamais. Elle n’est pas commode, il faut filer droit, humains et animaux. Qu’on se le dise ! Elle n’est pas compliquée, elle connaît plein de choses, on peut aborder tous les sujets. Pas sectaire pour un sou et tellement aimante. Je l’adore, Mamie Fofolle ; à ses côtés, c’est la joie de vivre !