Se promener dans les ruelles de la vie, entre le tour du monde et le tour de soi-même avec les silences qui tournent autour des mots, c’est voir des arbres qui taisent dans l’ombre leurs secrets, c’est aimer sans carte ni compas ou seule la prudence égare.

Ce qui compte ne sont pas les années du temps mais les années de curiosité. Découvrir un pays c’est une succession d’états d’âme ; ici le parfum de la rosée, la brise et un verre de vin ont vraiment de l’importance.
Une robe qui courtise le soleil c’est l’échappée belle !

Les éclats de rire de gamins, c’est étancher sa soif et boire le ciel

Extrait

Allongé entre myrtille et bruyères un peu à l’abri du vent, les bras croisés sous la tête, le soleil se joue de ma patience. Il ne se doute pas que sous mes yeux une multitude de lettres danses, glissent comme des étoiles filantes, comme un déluge de pierres. Des lettres qui tracent des lignes, alphabet à côte des angles, des lettres qui ponctuent la géométrie. Toutes ces lettres lambinent, se télescopent, virevoltent autour de moi et parfois se cherchent, s’accrochent pour former des mots.

Des mots qui se bousculent, qui se pressent, sèment le désordre, ne respectent en rien de la préséance que je tente en mouvements désordonnés de saisir pour les fixer dans ma mémoire. Ici le mot aperçu est sec comme le désert, là tranchant comme un couperet, bleu Klein, noir anarchiste, ébouriffant, rond ou au contraire pointu comme vives saillies.