Écrire pour crier ma détresse
Écrire pour me pardonner
Écrire pour guérir

C’est un récit sur « Comment je m’en suis sortie ? » Sortie de quoi ? D’où ? De ce long chemin fait d’effroi, de souffrance, de culpabilité, de confusion, de découragement, de renoncement… (les mots ne manquent pas).
Comment rester debout, vivre avec l’inacceptable, avec ce qui ne devrait pas exister, c’est-à-dire voir son enfant mourir et lui dire : « Je ne peux rien pour toi ».

D’aucuns me disent résiliante. Je n’aime pas beaucoup le mot qui est de nos jours employé à tort et à travers. Je préfère « réparée », ce qui ne veut pas dire que j’ai tiré un trait sur mon histoire, mais, bien que lestée de ce fardeau, j’ai choisi la vie.

J’ai écrit ce livre en espérant qu’il puisse aider les parents et leurs familles, à se sentir moins seuls face à un tel drame, tout comme je l’ai été, il y a 18 ans, au travers de mes nombreuses lectures.

Extrait

Nous recevons aujourd’hui une lettre de S., une puéricultrice que nous aimions beaucoup. S. qui acceptait, en ce samedi 24 mars 2004, d’être la « marraine » de Louise à l’occasion de son baptême. Cette ‘cérémonie religieuse’ organisée en urgence, à l’âge de 1 mois, avec l’aumônier de l’hôpital, dans sa chambre, était plus un viatique qu’un baptême. Son état de santé était très alarmant et bien qu’éloignée de la religion, je voulais croire que ce premier sacrement saurait la protéger. On se tenait tous par la main. L’émotion nous submergeait. S., les larmes aux yeux, me serrait fortement la main… Je ne l’ai jamais oubliée…

Nous avons écrit à S. pour la remercier tout simplement. Cela fut très douloureux. Nous avons voulu la revoir, mais elle a refusé, car nous a-t-elle dit, cela serait trop dur pour elle. J’ai appris par la suite qu’elle avait demandé à changer de service. Cela ne m’a pas étonnée. Il est très difficile de rester longtemps dans un tel endroit.