Ce livre présente un monde fictif inhumain, relatant des évènements dont certains sont à mon avis très proches de la réalité.
Il s’agit d’une alerte sur les valeurs que nous perdons en nous rapprochant d’un monde individualiste, égoïste vers lequel nous avons tendance à basculer dangereusement. Les pans sombres de l’histoire devraient nous faire tirer le signal d’alarme, mais au lieu de cela l’être humain continue sa quête de destruction de cet univers façonné par nos ancêtres.
Ces écrits laissent tout de même échapper un message d’espoir, de tolérance et finissent sur une note inédite qui amène la lectrice ou le lecteur à s’interroger. Enfin je l’espère !
À lire avec un œil averti, réfléchi tout en ayant un soupçon de philosophie et d’ouverture d’esprit.

Extrait

Lors d’une cérémonie conviant des personnes appartenant aux plus éminentes sphères de l’Organisation, l’ambiance est studieuse et la parole monopolisée par un seul homme. L’intonation de sa voix est grave, prenante. Les phrases méthodiquement articulées ne laissent aucun doute sur son importance et le pathétique objectif final approuvé par ces êtres hiérarchiquement hauts placés. Après chaque longue phrase nécessitant de reprendre sa respiration avant d’enchaîner sur la suivante, il inspire dans un silence si pesant que les autres membres du ConsortiuM peuvent l’entendre déglutir.
— J’ai cru comprendre que l’Inhumaïs se répandait à la vitesse que nous souhaitions. Nous asseyons donc notre suprématie insidieusement comme prévu.
— Oui Maître Inhumator, dit en se levant le numéro 2 de l’Organisation.
Puis il poursuit.
— Nous déployons notre stratégie grâce à notre réseau qui ne cesse de s’étendre. Nous avons même réussi à soudoyer le corps médical et pas seulement en Franxalie.
Une satisfaction générale se manifeste par un léger brouhaha, rapidement contenue par la voix rauque du maître de cérémonie.
— Ne nous réjouissons pas trop vite chère assistance. Je vous rappelle que nous avons dû supprimer un des leurs, réfractaire à notre système.
Il vise d’un regard noir, le représentant Franxalien. Le fait d’être invité par les plus hauts placés, en étant responsable à l’échelle nationale laisse présager qu’il faudra à un moment donné prendre la parole et faire profil bas. L’homme est alors sommé de s’expliquer.
Il se lève lentement regardant certains de ses confrères, qui sans doute ne prendraient sa place pour rien au monde. De légères gouttes perlent sur son front. Les dirigeants le savent. La moindre faute ou rétrogradation avérée peut avoir de fâcheuses conséquences et voir les plus malheureux disparaître à tout jamais. À ce stade, ils en savent trop. Il serait donc impossible pour l’Organisation de laisser d’anciens collaborateurs devenus persona non grata avec autant de secrets et menacer l’intégrité de cette conspiration, qu’elle a mis autant de temps à échafauder.