Divorcée depuis quelques années, Jeanne travaille à Paris, dans le milieu de la finance. Elle a enfin trouvé un équilibre dans sa relation avec Pierre, son ex-mari, qui a refait sa vie. Leurs deux enfants ont choisi de s’établir à Londres, ville que Jeanne affectionne particulièrement.

Depuis son divorce, Jeanne a bien connu quelques aventures amoureuses, mais, très attachée à son indépendance, elle n’a pas encore rencontré le grand amour. Un jour, à l’occasion de la visite d’une exposition parisienne, elle rencontre Hugo. Rapidement, leur attirance réciproque se transforme en une relation amoureuse. Mais le passé d’Hugo finit par le rattraper…

Les deux amants parviendront-ils enfin à se retrouver ?

Extrait

Jeanne s’apprête à entrer dans la petite boutique. Un panneau portant l’inscription « push-pull » est accroché à la porte d’entrée. Tirez ou poussez… ?  Jeanne marque toujours un temps d’hésitation avant d’exécuter le bon geste. Après avoir refermé la porte derrière elle, elle fait un tour sur elle-même et jette un coup d’œil circulaire sur les portants qui courent le long des murs du magasin. La boutique est plaisante avec ses murs bruts et son sol recouvert de béton ciré. Face aux cabines d’essayage, deux gros fauteuils au cuir usé invitent les messieurs à patienter confortablement, entre deux défilés de leur compagne. Suspendu au plafond, un vieux vélo des années cinquante se balance légèrement à chaque ouverture de la porte d’entrée. Des photographies en noir et blanc au format impressionnant ornent les murs, illustrant le quartier quelque soixante années en arrière. Décidément, cette boutique est tout à fait au goût de Jeanne ! Sans perdre de temps, elle se met en quête de la nouvelle pièce originale qui viendra compléter son dressing déjà bien encombré… qu’importe, elle y trouvera la place nécessaire !

Tandis qu’elle fait défiler un à un les cintres sur les portants, une jeune femme aux longs cheveux châtains ressort d’une cabine. Vêtue d’une jupe plissée qui lui cache les chevilles, elle observe son image dans le miroir, relève légèrement les pans de sa jupe et tourne d’un quart de tour sur elle-même, comme le ferait une enfant. Puis elle relève ses cheveux, affiche une petite moue de satisfaction avant de s’engouffrer dans la cabine. Au moment de tirer le rideau, elle attrape une casquette dans un panier où se mêlent des chapeaux et des foulards. Soudain, elle réapparaît habillée d’un jean un peu trop grand pour elle, soulignant un peu plus son allure d’adolescente. Elle pose négligemment la casquette sur sa tête et, sans même prendre le temps de vérifier son image dans le miroir, se dirige vers la caisse. Jeanne observe la jeune femme avec bienveillance, un sourire nostalgique aux lèvres. Comme ce doit être bon d’avoir trente ans… cela semble à la fois si proche et si lointain…