Le rire de Poséidon

Après une carrière dans le surf de haut-niveau (Champion de France et d’Europe dans les 90’s), j’ai créé mon club de surf il y a 21 ans. Les deux piliers de mon existence ont toujours été l’Océan et l’écriture. Cette fréquentation quotidienne avec les vagues a élaboré ma vision de l’existence et mon écriture plonge dans cette source. J’ai écrit « le rire de Poséidon » pendant le premier confinement pour témoigner de cette période historique inédite depuis la station balnéaire de Lacanau-Océan. L’interdiction de fréquenter les plages et d’aller surfer, sous l’œil vigilant des forces de l’ordre, m’a amené à réfléchir au rapport névrotique que notre modernité entretient avec Mère Nature.

Je fais aujourd’hui appel à vous pour réaliser ensemble ce projet d’édition. Je vous propose de contribuer à la naissance d’un livre et de devenir des partenaires pour cette création. Votre nom en tant que contributeur sera présent dans le livre et vous recevrez le livre en avant-première !

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« En renouant avec la dimension sacrée de la nature, oubliée depuis plusieurs siècles, “le rire de Poséidon” met en scène une quête spirituelle sous COVID-19, une tentative de réenchantement du monde par la pratique du surf et le culte voué à l’Océan et aux vagues.

Une femme arrive sur le sommet d’une dune et regarde l’Océan. Comme ça lui manquait ! Ces longues journées enfermées sans pouvoir aller surfer lui ont été pénibles à l’extrême. Elle pense un instant à ses amis parisiens calfeutrés dans des appartements bien trop étroits, sans air, sans paysage à contempler, privés de liberté… Ici, le virus est tellement loin. Tout est frais et pur, aussi sain qu’à l’origine du monde. Avant de descendre vers les vagues, elle jette un coup d’œil inquiet sur la plage. Les patrouilles de gendarmerie sillonnent le sable pour débusquer les surfeurs récalcitrants. De quel droit interdit-on d’accès à la nature ? Au nom de quoi ferme-t-on l’Océan ? Même du temps des pestes et des rois les plus fous, aucun n’avait eu l’idée d’interdire l’accès à la mer !

Poséidon doit beaucoup rire dans sa barbe !

Comment l’Occident a-t-il pu oublier que la nature est le fondement de notre humanité, le pilier de la Civilisation ? En nous reconnectant au vide et à la lenteur du temps, le confinement ne nous aurait-il pas murmuré quelque chose à l’oreille ? Écrit en pleine pandémie, ce récit propose un regard distancié, depuis le littoral, sur l’intimité d’un quotidien confiné, où le surf et les vagues deviennent les ressources philosophiques d’une liberté perdue, puis retrouvée dans la jubilation. Une conclusion en forme d’apothéose, au milieu des vagues géantes de Nazaré, y propose une vision du monde renouvelée, à la fois post-Covid et intemporelle. »

Extrait

Quelques minutes plus tard, après avoir traversé la dune à pied, sous le soleil, sa planche sous le bras, c’est la délivrance. Seule au monde, l’Océan s’offre à elle comme un dieu assoupi et lumineux à la rumeur hypnotique. Les vagues ne sont pas très grosses, mais magnifiques. Elle est si heureuse en entrant dans l’eau qu’après quelques coups de rame, elle se sent légèrement ivre et euphorique, comme si elle avait bu un verre ou deux. La sensation de l’eau sur sa peau… Toute la masse liquide qui la porte, comme en apesanteur… Le chant des vagues qui gronde à chaque déferlement… La blancheur de l’écume dans l’éclat de la lumière… Les mouvements réguliers et ondoyants de la houle, les sensations de glisse, de nage, de fusion avec l’eau…

Elle est tellement heureuse.
Pour Nina, seule avec les vagues et avec le vent, le monde s’est arrêté.
Son extase est brutalement interrompue par un horrible coup de sifflet.
Elle ne comprend pas tout de suite.
Ou plutôt, elle ne veut pas y croire.
Nouveau coup de sifflet.
Bordel, ce n’est pas possible, ils ne sont pas venus jusque-là !
Sur la plage, deux flics. Deux freluquets aux costumes bleus et à la mine ignare. Nina ne veut pas les voir.

Elle repart vers le large en ramant, ce qui excite de plus belle la flicaille. Concert de sifflets stridents. Bouillonnement agacé dans la tête de Nina. Comme les deux bleuets continuent de gesticuler sur le bord, les pieds bientôt trempés, elle finit par capituler et prend une vague pour regagner la plage.
Une fois sorti de l’eau, elle rejoint d’un pas dépité les deux blancs-becs pâles et maigrichons, vingt-cinq ans tout au plus, des stagiaires tout au mieux.
– Vous savez que vous n’avez pas le droit d’être là ?
– À ce qu’il me semble, je respecte la distanciation sociale.
À cet instant, quoiqu’elle tente tant bien que mal de garder son calme devant les flics qui viennent, Ô sacrilège, de la sortir de l’eau et de détruire son bonheur et sa session, Nina est une marmite dégoulinante à deux doigts de l’ébullition frénétique.
– La plage et les activités nautiques sont interdites.
– Et il était nécessaire de venir me traquer jusque-là ?
– Il faut avouer que vous allez payer pour tous les citadins et les Parisiens qui sont venus en vacances.
– Je vais payer ?
– 200 €, le prix de l’amende majorée, puisque vous enfreignez plusieurs lois.
– Vous plaisantez ?
– J’en ai l’air ?

Elle s’accorde deux secondes, respire un bon coup pour se calmer, puis se rappelle une remarque que m’a faite l’un de mes correspondants quelques jours plus tôt :
– Vous savez, ce sont des motifs d’une irrationalité totale qui ont conduit les autorités à fermer les plages et l’Océan. Même du temps des rois les plus fous, aucun n’avait encore eu l’idée de fermer l’Océan ! Poséidon doit beaucoup rire dans sa barbe !

  • Les étapes de création

    Mon objectif est d'atteindre 990 € de préventes afin de rendre possible la réalisation des maquettes, la correction, l'impression et la promotion. C'est pourquoi je fais appel à vous, auteurs, lecteurs et amoureux des mots ! Votre précommande permettra à mon projet de devenir réalité grâce à une équipe de professionnels. Votre appui me sera précieux et vous recevrez vos contreparties dès la fin de la campagne.