La Terre tourne sur elle-même. Son petit jeu dure depuis des milliards d’années. Et risque de durer tout autant. Sur tous les continents, la vie s’agite. Ça pousse, ça photosynthèse, ça fleurit, ça s’effeuille. Ça court, ça bondit, ça mord. Ça nage, ça plonge, ça barbote, ça piaffe, ça grogne, ça rugit, ça hurle, ça glougloute. Puis ça meurt. Et tout recommence pour une nouvelle tournée.
Pour d’autres, c’est un peu différent. On se réveille, on s’étire, on fait un café, on prend une douche, on démarre la voiture, on râle dans les embouteillages, on décroche des téléphones, on négocie, on lève un verre, on va chercher les enfants, on s’amuse, on veut maigrir, on fait du sport, on regarde la télé, on va se coucher. On continue encore et encore. On n’arrête jamais.
Avec plus ou moins de réussite, de quiproquos, de chance, de bonne fortune, d’anecdotes, de rencontres, de disputes, de retrouvailles, de péripéties, de sourire, de mauvaise humeur, de petites histoires. Et parfois des belles.
De temps à autre, on lève les yeux, on regarde les étoiles et les questions affluent. Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Pourquoi tout ça nous arrive comme ça ? Qu’est-ce qui se cache derrière tout ça ? Tous ces événements vécus, heureux, tragiques, drôles, insignifiants ou épiques vécus par chacun ont-ils un lien entre eux ? S’il fallait changer ne serait-ce qu’une décision prise au cours des dernières années serions-nous tous là à nous poser ces questions ?
Qu’est-ce qui se cache derrière le hasard ? Une rencontre serait-elle tout sauf anodine ?
Voilà l’idée de fond du roman présenté ici et dont l’aventure commence maintenant.
Vous pourrez y découvrir, je l’espère, des réponses scintillantes et magiques. Et aussi simples que celle répondant à cette épineuse question : « Pourquoi participer à ce projet ? » Et pourquoi pas ?

Extrait : « Sans un bruit, Julie avança une chaise à côté du lit. Elle serra avec délicatesse la vieille main décharnée. Alfred ne bougea pas plus. Les minutes défilèrent. Pas un mot n’était prononcé mais Julie sentit un changement infime. Comme un souffle de vie qui reprenait. Elle sentit la vie couler dans les veines fatiguées du vieil homme. Elle comprit qu’il puisait quelque chose par ce simple contact d’épidermes. Julie ressentit à travers sa main un apaisement. Comme un soulagement. Une communication s’établit entre leurs doigts. Les deux amis se parlaient. Les phalanges d’Alfred remuèrent à peine. Julie sursauta. Ce n’était rien, mais c’était tout. Un simple signe anodin. Alfred allait bien. En tout cas, il allait mieux. Les doigts redevinrent inertes. Mais la communication gagna en vigueur. Alfred et Julie étaient à nouveau réunis. Ils se pardonnaient. Ils s’excusaient. Une larme coula sur la joue du vieil homme. Une autre sur celle de Julie. Deux larmes heureuses. Deux larmes de pardon. Deux larmes de bonheur simple retrouvé.
Les deux ombres cachées au fond d’une chambre échangèrent en silence pendant de longues minutes. Puis Julie commença à parler.
“Alfred, j’ai rencontré quelqu’un. Je crois bien que c’est le bon. Il doit partir, mais ce ne doit être qu’un détail, non ? La première fois, on s’est vu pendant un vrai bal de princesse. Enfin, on s’est vu ! Il faisait noir et on s’est retrouvé sur un toit pour regarder les étoiles. Et puis, tout s’est accéléré…” »