Entretien avec Jean-Charles Derongs – Des vies contaminées

Entretien avec Jean-Charles Derongs – Des vies contaminées

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

Écrire un livre était de l’ordre du rêve et voilà qu’aujourd’hui je tiens ce livre dans ma main. Il constitue le terme d’un long, très long chemin. Une arrivée à St Jacques après un long pèlerinage au cours duquel j’ai revisité, avec l’aide de mes personnages, quelques petites et grandes choses que j’ai apprises de la vie et que je voulais transmettre. À cette satisfaction se mêle un peu de tristesse : triste d’avoir quitté ces compagnons de voyage, j’aurais bien fait encore un bout de chemin avec eux.

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Il parait que mes personnages sont attachants, qu’on y retrouve du Maupassant, du Flaubert, eh oui, certains lecteurs sont très gentils … quant au sujet traité, il permet à la fois de relativiser les dangers d’un accident d’une centrale nucléaire mais aussi d’en mesurer toutes les conséquences à long terme tant sur les hommes et les femmes que sur le territoire concerné.

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?

Au début, on écrit pour soi, la publication n’est qu’une vague option. Puis, petit à petit, l’enjeu est qu’un éventuel lecteur prenne autant de plaisir et d’intérêt à lire cette histoire que l’on prend à l’écrire. Enfin, vient le temps de l’édition au cours duquel il s’agit de reprendre quelques parties qui n’ont de valeur et parfois de sens, que pour soi.

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

L’originalité majeure du scénario est de décrire les conséquences de cet accident au travers du vécu et du ressenti de 11 personnages différents. Il pourrait s’agir d’un recueil de 11 nouvelles sur le même thème. Cet artifice permet, comme prévu, au lecteur de mieux se retrouver en situation, de se positionner et de se forger sa propre vision et, si j’en crois certains, de mieux comprendre la complexité de ce type de situation.

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

La phase d’écriture a constitué une grande et belle aventure au cours de laquelle, mes personnages et moi, nous avons pris beaucoup de plaisir à nous retrouver chaque soir pour parcourir un bout de chemin, parfois avec l’un, parfois avec l’autre. Bien sûr, certaines étapes furent plus difficiles que d’autres, il a fallu se sortir de quelques impasses, traverser quelques orages, il y a même eu quelques bouderies très temporaires avec certains personnages. Ce qui nous a sauvé, c’est que nous savions où nous allions. L’objectif et les grandes étapes avaient été définies avant de partir.

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?

À la lecture de ce qui précède, vous avez certainement déjà compris que mon souhait est de repartir. Je suis dans la phase cruciale où il s’agit de définir l’objectif et les grandes étapes d’un nouveau pèlerinage. L’objectif consiste pour moi à formaliser l’enjeu, l’idée, le message que je veux traiter et transmettre à partir de mon vécu et de mes valeurs. Plusieurs options sont en lice, difficile d’en dire plus à ce stade mais soyez convaincus que j’ai hâte de rejoindre mes futurs personnages.

Jean-Charles Derongs, auteur de Des vies contaminées, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.