Ce livre raconte la résilience de la famille Azara suite au décès accidentel de sa doyenne, Émilie.

C’est pour son époux David l’occasion de se confronter aux troubles bipolaires qui l’habitent. C’est pour ses trois filles l’opportunité d’apprendre à comprendre le sens de leur vie. C’est pour Sourya, le fils adoptif de David et d’Émilie, l’occasion de porter le deuil tout en vivant son enfance. De plus, c’est pour la narratrice l’opportunité d’apprendre à partager la vie de ses personnages, celle de comprendre pourquoi écrire et pourquoi vivre tout court.

David continuera à attendre Émilie à sa façon. Le reste de la famille préférera le présent.

Extrait

C’est dans le train Bruxelles-Zaventem que Mathias avait retrouvé David ce soir-là sur le
chemin de l’aéroport ; il était vêtu d’un élégant costume bleu en partie caché
par un imperméable plutôt miteux. Il était allé chercher Émilie de retour d’Autriche. Dit-il.
Pourquoi l’Autriche ? Parce ce qu’elle y avait retrouvé une partie de sa famille maternelle
après s » être amusée à faire son arbre généalogique. Elle était donc allée la rencontrer en chair et en os.

Pour sa part, Mathias à l’allure dégingandée accompagnait son frère Élie sur le point de repartir à Jérusalem. Le regard très bleu de David et sa haute stature interpellèrent Elie. Mathias lui raconta qu’il s’agissait du compagnon d’Émilie, sa belle-mère. Les frères étaient arrivés à destination. Ils s’engagèrent dans le terminal de l’aéroport à pas pressé, comme prévu, il y avait embouteillage au point d’embarquement pour Israël du fait des méticuleux contrôles de sécurité. Parmi la foule, quelques hommes, manteaux et chapeaux noirs, ne quittaient pas leurs livres de prières.

D’autres, la calotte sur la tête, tentaient de calmer leurs enfants tout en poussant un chariot de bagages. Leurs femmes, la tête couverte, portaient de plus petits paquets tout en donnant la main à leurs plus jeunes enfants.
Les frères se donnèrent une chaleureuse et longue accolade. Élie dit à Mathias combien il était partagé entre son désir de rejoindre sa femme et ses enfants et celui de rester avec son « frérot » comme quand ils étaient adolescents.

Sous une pluie battante et le cœur lourd, Mathias rejoignit le petit train-petit car il comportait peu de voitures — qui le ramenait à Bruxelles midi. Surpris, il retrouva David dans son wagon… et s’exclama.
« alors, comment ça s’est passé pour Émilie ? »