Entretien avec Nadine Lamaison – Avec la bénédiction du Pope
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Une naissance, une parution, la visualisation de la page de garde puis de l’objet dans son entier est le moment de l’attendrissement, de la caresse… et l’on se prend à formuler des voeux pour ce morceau de vous que vous allez exposer à la curiosité des autres dans une nécessité de partage.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
L’hippocampe façon Magritte sur la couverture a capté les regards. Et l’auteure ne peut être que sensible à des expressions comme « c’est un beau roman », car la quête de la Beauté m’est collée à la peau.
Le périple de l’enfant qui se défait de ses schémas pour entrer dans l’adolescence a trouvé un écho chez les lecteurs, ainsi que, pour les plus « anciens », la mémoire et la découverte, pour les plus jeunes, de la vie des « colos », dans les années cinquante.
« On a hâte de savoir la suite » m’a donné des sourires : le rythme a séduit !
Et puis la prégnance de la nature comme « véritable personnage » ainsi que la qualité d’écriture sont des retours qui me vont droit à l’âme. Plusieurs lecteurs m’ont dit : « On dirait du Pagnol ». Ça c’est la cerise sur le gâteau !
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Il est nécessaire de croire, malgré les aléas, les déceptions, croire aux encouragements, aux premiers résultats, aux retours positifs que vous avez eu précédemment. Et travailler.
Placer haut la barre et se poser les bonnes questions sur la nécessité d’écrire. Ne pas se décourager même si le temps passe… Lorsque l’on sait que l’on n’est pas Marguerite Duras et combien entrer en édition est difficile, il est impératif d’être rigoureux avec soi-même et oser aller vers les maisons qui donnent leur chance à ceux qui ont la foi et peuvent toucher un public.
Mon souhait de poursuivre mon travail d’écriture est plus vif que jamais. Le fait d’avoir séduit un (ou plusieurs) comités de lecture en est un rouage essentiel.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
« La bénédiction du Pope « est mon troisième roman.
Je l’ai voulu « lumineux ».
Je ne considère pas ce roman sous l’aspect « original ». Un auteur l’est rarement. Mais je fais partie de ceux qui se donnent dans leur unicité, celle de leur croyance dans la trame qui les conduit et dans les mots qu’ils choisissent.
« La bénédiction du Pope » se délecte de la rébellion d’une enfant en demande de sens et de sensations, de la porosité des êtres à la nature qui les façonne, des éléments, d’une mémoire pure dans un temps en mutation… et de l’addiction au travail d’écriture. Il apparaît que les premiers lecteurs y ont été sensibles.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
L’écriture, pour moi, procède d’un déclic. « Quelque chose » se passe à un moment donné, fait écho, se niche dans mon corps. Alors je sais que le temps est venu. Je m’installe aujourd’hui derrière mon ordinateur (papier, stylo à proximité) et je laisse venir les sensations et les images. Puis je tente de ciseler au mieux.
Je travaille assez lentement, peu de pages par séance. Je sais d’où je pars et où je vais. Entre les deux, les personnages suivent leur route, me poussent. Je les suis.
Et je me nourris de littérature.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Mon quatrième roman est en cours d’écriture. Il fouille dans les méandres des êtres en marge, dans la mémoire des duretés et dans les carcans imposés, après la guerre, à des femmes qui devront s’en libérer.
Nadine Lamaison, auteure de Avec la bénédiction du Pope, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.