Entretien avec Joël Jézégou – Des regards qui rayonnent
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Lorsque j’ai tenu mon livre dans les mains pour la première fois j’ai ressenti un curieux mélange d’émotions. D’abord de la satisfaction, un soulagement de voir l’aboutissement d’un travail en amont. J’ai trouvé la couverture très réussie, elle met bien ce recueil en valeur. J’ai été un peu déçu par le manque d’épaisseur du livre, je pense que cela vient du format, par contre je suis très favorable à ce que les livres soient éthiques, durables et économes en papier. En voyant le livre la question principale reste quand même : est-ce qu’il plaira ? Ce n’est plus un texte personnel sur son écran d’ordinateur, c’est un livre que tout le monde pourra lire. Le mélange d’émotions vient surtout du paradoxe entre le fait de paraître prétentieux de se mettre en avant en publiant un livre et de se dire qu’il serait dommage de le garder que pour soi.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Le livre a été ressenti comme une cure d’air pur et qui fait du bien. Autre attrait de cette lecture : la beauté des décors. Je reprends les mots d’un journaliste de Ouest France qui a rédigé un article après avoir lu le livre, pas uniquement sur la base d’une interview. On m’a aussi parlé d’un livre plein de tendresse, où l’on ne voit que de belles personnes, que mon expérience personnelle ressort dans ces pages, exprimé avec beaucoup de délicatesse et de simplicité.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
J’ai découvert le travail en aval de l’écriture d’un ouvrage et j’ai apprécié le professionnalisme des Éditions Maïa. J’ai été bien entouré à chaque étape de ce projet d’éditions, quelque part c’était excitant. Comme je n’ai pas recueilli suffisamment de contributions par rapport à l’objectif fixé, j’ai assumé seul le rôle de correcteur. Quelques fautes et coquilles se sont glissées dans le texte. Il faut donc vraiment bien se relire et surtout prendre beaucoup de recul, quitte à tenter « d’oublier » le livre quelques semaines et le relire en se mettant dans la peau d’un lecteur qui le découvre pour la première fois.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
L’originalité, je ne le sais pas vraiment, il y en a tant d’autres livres. Si l’amour et la rencontre de l’âme sœur sont des thèmes très récurrents, c’est la façon de les raconter qui compte. Les récits, car il s’agit de cinq nouvelles, dégagent une atmosphère de simplicité et d’optimiste, il n’y a pas d’intrigues tordues ni invraisemblables. La chanson et la musique sont très présentent également. J’ai imprégné les récits dans une ambiance d’amitiés sincères, des liens forts du sang et les premiers lecteurs l’ont bien perçu. Il y a quand même plusieurs messages dans ces nouvelles. Le principal est certainement que l’argent et la gloire ne doivent pas être l’unique but dans la vie.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Pour écrire j’ai besoin de calme et de disposer d’au moins de deux heures de tranquillité devant moi. C’est vrai que c’est beaucoup de travail mais c’est avant tout du plaisir. Une fois une idée en tête, je trace les grosses lignes, un genre de plan pour que l’ensemble soit cohérent. Ensuite je me documente beaucoup, j’effectue un travail de recherche pour ne pas raconter n’importe quoi dans tel ou tel domaine, mais aussi pour mieux planter le décor. Ensuite je passe à l’écriture et le récit à ce stade évolue beaucoup, surtout dans les dialogues. Les personnages arrivent à me surprendre car je leur fais parfois dire des choses que je n’avais pas prévues, quitte à revoir ma copie, à reconfigurer un peu l’intrigue. Pour certaines scènes je dessine des croquis lorsque par exemple il s’agit de suivre des personnages dans les rues de Nantes ou un caboteur dans le golfe du Morbihan, toujours par souci d’un récit cohérent et réaliste.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Il y aura probablement un autre livre. Je ne sais pas encore précisément le thème même si j’ai deux ou trois idées à creuser. Par ailleurs, depuis la parution de ce recueil de nouvelles, j’ai relu mon premier ouvrage autobiographique que je n’ai pas cherché à publier à l’époque. J’ai repris quelques passages, supprimé un chapitre inutile, ajouter un autre. Ce sera peut-être ma prochaine édition…
Joël Jézégou, auteur de Des regards qui rayonnent, disponible sur le site des Editions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.