Ce livre est une évidence pour moi, Auxerre est la ville dans laquelle j’aime flâner, alors au hasard d’une balade, j’ai imaginé qu’un tueur pouvait vaincre la quiétude de ses rues poétiques. Pour y mettre une pointe d’humour, j’ai donné de l’importance à deux personnages s’improvisant enquêteurs en bravant les investigations des policiers et gendarmes. Ce livre donne envie de connaître la personnalité d’un assassin tellement friand de cruauté et avide de sang. Est-ce une vengeance personnelle, ou simplement la simple dérive d’un fou en liberté ? L’originalité ? Le ton souvent léger pour conter des actes barbares rend la lecture plus facile ! Les gens qui participeront à ce projet pourront en premier lieu partager mon plaisir d’écrire, tout en se faisant plaisir eux-mêmes puisque la lecture n’est que détente. En vérité, participer à ce projet me rapprocherait de mon but principal : écrire et partager avec un maximum d’âmes en tous genres.

« L’Yonne respire profondément le long de la ville.
Auxerre, Princesse de Bourgogne, parfois délaissée par les reines affamées de prestige que peuvent être Dijon, Nevers, Chalon-sur-Saône et d’autres outsiders encore, s’affirme dans la tourmente. Aujourd’hui pourtant, Auxerre a enfilé son plus joli costume, le bleu et le jaune, cadeau éphémère d’un soleil généreux étalant son âme guillerette sur un ciel rempli de gourmandises.
Elle est si belle avec son manteau de simplicité et de tolérance. Elle est tellement attachante avec sa douceur de campagne et ses reflets de souffrances retenues.
S’il y eut ici même des combats de toutes sortes, souvent perdus d’avance, il y eut aussi des amours insolites et des fruits de bonheur à cueillir sur les branches.
L’horreur a pris place en chacun de nous !
Auxerre est devenue à présent un théâtre de sang, et dehors, toutes les supputations vont bon train. À tel point que tous les passants, d’un simple croisement d’œil, deviennent des suspects potentiels. Ce matin, Jean est pensif.
Il s’est assis à la terrasse d’un café au cœur de la rue piétonne.
Jean, c’est un homme hyper “visible” dans le quartier, vacillant parfois au fil de sa sensibilité d’artiste, vers des rêveries et des actes d’éternel adolescent que tout le monde ne veut ni ne peut percevoir comme tels.
Au-dessus de tout soupçon malgré tout ? Je le crois ! Je ne suis pas sûr en vérité !
Ma presque certitude est combattue par une minorité silencieuse.
S’il est un exemple pour certains, il est aussi une énigme pour les Auxerrois cherchant la petite bête, celle-ci étant toujours la référence des tourmentés.
Son territoire est des plus restreints.
Il est pour beaucoup le gentleman d’Auxerre, même s’il réside à Augy, à quelques dizaines d’hectomètres de la cathédrale. Aidé par sa quarantaine bien portée et l’image du beau gosse qu’il véhicule à plaisir, il vogue au fil du vent des gens heureux, se prenant souvent pour un ami invincible et inimitable. »