« Sentez-vous, quelque part tout au fond de vous, la fascination secrète qu’éveille le mot « féminin » ? Percevez-vous l’immensité du mystère qu’il dissimule ? C’est cette fascination, ou plutôt cet émerveillement, qui est à la racine de la création du livre « Femme de chair, Femme de sang ». C’est un livre un peu à part. Un livre peuplé de mythes, de déesses en tout genre, d’histoires vraies de femmes réelles, comme vous et moi. C’est aussi un livre qui parle de certains secrets du corps féminin : le périnée et le sexe féminin, la puissance de l’utérus, de son sang et de ses grands cycles sacrés. C’est un livre qui vous emmènera peut-être sur de nouveaux rivages inexplorés de votre nature féminine en vous faisant découvrir, ou redécouvrir, l’immense potentiel des quatre grandes phases de votre cycle menstruel. Il ne s’agit pas ici d’un exposé théorique, non. Il s’agit d’une traversée de soi que nous faisons ensemble, d’une immersion charnelle dans des contrées intérieures nouvelles dont vous ne sortirez peut-être pas indemnes. N’est-ce pas, après tout, ce que nous cherchons à la lecture d’un livre ?
Enfin, même si le titre et le sujet de ce livre portent à croire qu’il s’adresse uniquement aux femmes, ne vous y trompez pas : les hommes sont aussi invités au bal. Ils y découvriront certainement une nouvelle part d’eux-mêmes ainsi qu’une connaissance inédite de la femme, cet être mystérieux et insaisissable…

Extrait

Érotique Enchanteresse

En phase enchanteresse, cette sensualité mystique est l’expression d’un pouvoir occulte dissimulé sous les arcanes de notre féminin. Un pouvoir, ou un don, faisant partie de notre nature féminine : la fascination érotique que la femme exerce sur l’homme. (…) Ce pouvoir se déploie lorsque nous faisons le cadeau à un homme de laisser glisser le tissu de nos vêtements à terre et de nous présenter nue devant lui. Je ne parle pas de la nudité du corps, je parle de celle de l’âme. Je parle de nudité totale, lorsque même notre peau ne cache plus rien de nous. Lorsque tout de soi est enfin donné et déposé aux pieds de l’amant, dans la grandeur d’un amour entier et sans apprêt, celui qui nous dépasse. Quand cette nudité féminine s’offre dans la danse des corps au creux des nuits d’amour, alors la Grande Magie peut avoir lieu. Dans cette initiation, la voix de l’Enchanteresse résonne claire dans l’esprit de notre amant. Elle lui chante :
“Vois la danse de mon corps nu, mon amour. Mes courbes dessinent les formes rondes d’une terre où tu peux enfin déposer tes armes. Dans le creux de ses vallons, à l’ombre des fleurs, tu peux t’abandonner sans peur et t’ouvrir à l’inconnaissable.
Vois, mon amour, lorsque assise sur toi, toi au fond de moi, je laisse les mouvements sans fin de mes hanches veloutées, nous happer vers des cieux qui te sont inconnus.
Perds-toi dans moi, mon amour, je suis la voie qui te ramène à toi-même.
Écoute bien, car dans mes cris de plaisir, c’est le chant de ton âme que tu entends. Dans mes soupirs d’abandon, le souffle fiévreux du divin que tu retrouves. Et dans les effluves enivra

ntes de mon sexe musqué, le souvenir d’une tendresse qui te rend à toi-même.
Mon amour, sache que dans le jaillissement des fluides de notre plaisir, c’est l’infini que je verse à tes pieds.”
Alors, étendu contre son aimée, enveloppé dans des draps fins aux couleurs d’éternité, il se souvient enfin.
Il se souvient de la saveur de la véritable intimité, affranchie des cuirasses de protection qu’il s’est forgé pour conquérir.
Il se souvient du goût de la tendresse et combien il est bon de se rendre à elle.
Il se souvient que là, il n’est plus besoin de combattre, qu’il peut écouter et être écouté sans que rien ne soit réclamé de lui.
Il se souvient de sa fragilité. Il peut enfin la montrer, car il sait qu’elle ne lui sera ni reprochée, ni moquée.
Il se souvient que sa valeur ne dépend pas des richesses et des exploits qu’il a accumulés, que l’éclat de lumière de ses yeux suffit, qu’il est suffisant tel qu’il est, qu’il n’a plus rien à prouver, que le combat cesse là, à cet instant.
Il se souvient de la valeur de son âme et du timbre de son chant.
Il se souvient de sa soif d’absolu chevillée au corps et qu’en chemin, il a oublié d’assouvir.
Alors la vraie rencontre se produit, dans cette chambre drapée de lumière : il se reconnaît enfin dans le miroir liquide de tes yeux. Il sait maintenant que ce désir pour toi qui lui brûle au ventre est l’appel ardent du divin le rappelant à la Source de toute chose.
Voici ainsi le véritable pouvoir de l’Enchanteresse, le grand pouvoir de la femme sur l’homme : celui de le rendre à lui-même. Celui de lui offrir, par la voie érotique, un bain dans “le liquide amniotique de l’éternel” selon l’expression de Christian Bobin. Ce pouvoir secret prend sa source dans l’amour intemporel du féminin divin.