Le thème de L’ATANGANA est l’Afrique. Pourquoi l’auteur désirait-il aborder ce sujet ?

Parce que beaucoup de personnes bénéficient d’une mauvaise image de ce continent, de part les reportages qu’on diffuse à la télévision où l’on se contente d’évoquer les régimes politiques, les animaux dangereux, la vie en brousse avec des femmes à moitié dénudés portant leur bébé au dos, des maisons en paille, etc. Mais la vie quotidienne des africains, leurs mentalités, le mariage mixte et ses contraintes ont rarement été traitées.

Ce premier roman – d’une trilogie – dans lequel l’auteur mélange un style académique et argotique, où tout est inventé (néanmoins le pays et des noms particuliers évoqueront le Cameroun dans lequel Alain Thibaud a séjourné de longs mois) – évoque des moments de vie réels, des rencontres imprévisibles, impensables même, pourtant ayant véritablement existées. L’auteur s’est appliqué à décrire une histoire d’amour pour un couple dont l’originalité réside qu’il est mixte et doit donc adapter et brasser les différentes coutumes et différences. En outre le comportement, la psychologie et le racisme des européens ainsi que celui des africains sont également étudiés.

Ceux qui oseront participer à sa création s’investiront dans une histoire bouleversante qui les émouvront, avec de nombreux passages humoristiques, mettant en scène des personnages aussi forts qu’attachants. L’intrigue, juste, sensible et passionnante n’a qu’une aspiration : que les lecteurs, après avoir parcouru ce livre, ait une meilleure perception de l’Afrique !

Extrait

Kylian était assis confortablement sur son siège côté hublot dans un Boeing 747 flambant neuf. Extrêmement crispé, disposant néanmoins de trois places libres au fond de l’avion, il évitait ainsi un voisinage cauchemardesque tel que des enfants bruyants, négligés par leurs géniteurs laxistes, des individus puants, des passagers bavards gloussants sans arrêt ou pire, des irrévérencieux envahissant son espace vital. La totalité des voyageurs dormait ou regardait un film sauf lui ! Après avoir déjeuné, suivi le journal télévisé français en différé, lu, il ne trouvait pas le sommeil, attentif à chaque mouvement de l’équipage. Il embarquait pour la première fois à l’intérieur d’un appareil aussi gigantesque, surtout vers une destination autant éloignée. Un périple de sept heures ! Et quel terminus ! L’Afrique ! Euphorique mais également anxieux car on le transportait en direction d’un univers nouveau dont certains en parlaient avantageusement, la majorité d’une façon défavorable. Pourquoi cette multitude de préventions ? D’abord, les bagages, une vigilance inhabituelle afin qu’ils ne s’égarent pas puis le principal : se mettre à jour de ses vaccinations, endurer la fameuse piqûre contre la fièvre jaune, avaler les innombrables médicaments en vue d’échapper au paludisme, acheter une kyrielle de produits censés protéger des dangereux moustiques si menaçants. Le pire qui l’angoissait particulièrement résultait d’un communiqué de l’ambassade qui fournissait maint avertissements au niveau sécuritaire, il paraît que sur ce continent, on arnaque, on escroque, on kidnappe ! Outre l’assurance de l’entreprise qui le couvrait amplement, la comptabilité l’avait en plus défrayé d’une garantie accompagné d’une assistance rapatriement.

Ce peuple s’avérait-il barbare à ce point ?