Un couple en apparence sans histoire, laisse ressurgir en lui le côté obscur, celui, placé dans le tiroir d’une société bien rangée.
Récit abordant la complexité de nos existences où le mal et le bien se coutoient, parfois se marient si bien qu’il est difficile de les démêler.

« Céline était absorbée par son travail : la chambre 8 abritait une dame en grande souffrance. Son mari l’avait abandonnée, dans le sens le plus cruel du terme, ne supportant plus de la voir ainsi. Le cynique dirait que la vie est cruelle et que cette femme se trouvera bientôt libérée d’elle, les autres la plaindront, mais ne lui seront pas plus utiles, il n’y a rien à faire quand il n’y a plus rien à faire. »

« Chacun s’est un jour imaginé au combat, a supputé sa résistance et son courage face à l’adversité. Ici, les soldats semblent vaillants. Pourtant, le courage ne sert à rien : la dextérité et la sournoiserie font loi. Aucun signe bucolique n’émerge de ce tableau apocalyptique : pas de lièvres traversant les routes, ni d’oiseaux dans les buissons. Juste un retraité en fuite, caché derrière une manette, se faisant passer pour un jeune geek. »

« Yvan-Louis passait les péages et s’arrêtait aux stations-services sans s’en rendre vraiment compte, aveuglé qu’il était par une envie d’arriver, de retrouver la genèse de son histoire avec Céline.
Le panneau Port Cabreras fut accueilli avec la joie d’un moment très attendu, il pénétra dans la ville, motivé, le bandeau bien serré. Cette station balnéaire avait bien changé, elle aussi. Il décida de garer la voiture puis de poursuivre son chemin à pied. Les pins nains de son enfance, appelés ainsi par son père, ne s’avéraient pas si nains que cela, au moins quinze mètres de haut. Le parfum de sève, lui était toujours présent dans l’air, le craquement des pommes chantait encore aux oreilles sous l’effet du soleil.
Le béton succédait au béton toujours et encore, le sable éparpillé jadis un peu partout était rentré de force dans sa couche, sur la plage dont il avait interdiction de sortir. »