Matriochka, le désordre des poupées
de Catherine Kazan
Au tout début de cette aventure, je voulais écrire le roman de ma mère, comme pour lui construire un mausolée de papier. Parce que je n’ai pas grandi à ses côtés. Parce que nous n’avons vécu ensemble qu’en pointillés. Mais pour écrire son histoire, pour la comprendre, il fallait raconter d’autres histoires, celles des femmes dont je suis issue, sept femmes, cinq générations, deux guerres mondiales et une guerre civile…
Parce que les thèmes abordés nous concernent tous… La naissance et la mort, la filiation, l’amour et la perte, la guerre, abordée du petit côté de l’histoire, celui des hommes et des femmes qui la subissent. Tous ces sujets sont d’une actualité brûlante.
Je vous propose de participer à la naissance de mon livre en m’aidant à faire de sa parution prochaine avec les Éditions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus il sera promu et diffusé. En retour, vous y graverez votre empreinte et y serez mentionnés en page de remerciements (selon accord). Vous recevrez ainsi le livre en avant-première, frais de port inclus. Merci à tous pour votre soutien dans la réalisation de ce beau projet !
Le lien à la mère, les racines, l’identité, le flux souterrain des blessures transgénérationnelles sont le thème de ce livre… Léna a été séparée toute petite d’une mère qu’elle adorait, sans raison apparente, et avec une violence qui l’a presque détruite. Pour se reconstruire, elle a mené une enquête qui lui a permis de comprendre les destins liés des femmes de sa famille. Deux guerres mondiales et la guerre civile russe ont effectivement chamboulé l’ordre naturel des matriochkas…
Cette histoire, intime, n’est pas seulement celle d’une famille mais aussi celle de tant de familles, avec leurs drames, leurs tragédies, leurs secrets. La particularité de ce récit est sans doute que l’histoire est vue et intégrée sous l’angle de la symbolique profonde des Matriochkas.
Extrait
Auguste a poursuivi en Argonne son propre chemin intérieur. Il est loin, très loin désormais. Il a cessé d’avoir peur. Il a cessé d’attendre quoi que ce soit. Il regarde le monde qu’il a connu se désintégrer devant lui et pose sur chaque chose un regard calme, comme s’il savait tout cela depuis bien longtemps, comme si rien de cette humanité folle ne pouvait plus ni le surprendre ni l’atteindre. Comme si tout était déjà écrit depuis toujours et qu’il n’y avait qu’une seule chose à faire, regarder et jouer son rôle jusqu’au bout. Faire son devoir, même et surtout quand il n’y a plus d’espoir. Les mots qu’il couche sur ses lettres sont pour les autres, ceux qui font encore partie du monde. Lui est déjà mort. Et d’autant plus vivant. Il n’a plus besoin d’aucun subterfuge, d’aucune consolation. La vérité est nue. Tout est devenu simple. Il écrit dans une de ses missives à Georgette : « Le plus difficile lorsqu’il faut tuer un homme pour continuer à vivre, c’est de le regarder dans les yeux. »
C’est ainsi qu’il part, à la tête d’un groupe de dix hommes, vers les lignes ennemies lors de la grande offensive du 25 septembre 1915. Sans désir, sans peur, détaché de lui, ne faisant que son devoir. Cet assaut, il le sait, est un sacrifice. La veille, il a écrit une dernière fois à Georgette. Il s’est servi des photographies de leurs enfants comme des cartes postales et les a renvoyées à Nancy. Pour les faire échapper à ce déluge de boue, de fer, de feu et de sang qui se prépare. Lui aussi est nu maintenant. Il monte à l’assaut en tête et c’est lui que la rafale cueille le premier. Il tombe sans avoir mal, comme un épi de blé mûr qui vient d’être fauché. À peine le temps de sentir la terre qui l’accueille, immensément douce et bienveillante sous ses apparences dévastées. Il tombe, et le ciel lui semble plus doux encore.
Tout devient léger, une grande paix l’attire, semblable à celle qu’il a ressentie au petit matin après les combats de Bellefontaine et de Tintigny quand sa troupe en déroute est arrivée sur Avioth. Le clocher de la Basilique, intact, sortait des brumes comme de nulle part. Alors il a pleuré.
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Les étapes de création
L'objectif de cette campagne est d'atteindre 990 € de préventes, qui participeront à la diffusion et à la promotion du livre lors de son édition officielle. Auteur(rice), lecteur(rice) et amoureux(se) des mots, votre collaboration est valorisée pour faire de ce projet tant attendu, une belle réussite, grâce à l'équipe professionnelle des Editions Maïa. En précommandant, vous gravez votre empreinte dans cette œuvre originale et y inscrivez votre nom*. Vous recevrez vos contreparties dès la fin de la campagne de prévente. *(selon accord)