« La Gloire » est celle au départ de deux domestiques et journaliers Marie-Louise et Adrien, nés au milieu de 19ème siècle. Leur histoire d’amour intense et interminable, ainsi que leur volonté commune de s’élever, vont conduire le couple à la réussite sociale et personnelle. Cela malgré l’adversité, notamment celle de Guillois, ennemi auto-proclamé d’Adrien. L’héritage de cette réussite sera valorisé par le fils, la fille et le gendre du couple et de toute vraisemblance le relais sera repris par deux de leurs petits-enfants, Armand et Lise à la relation fusionnelle. Mais la première guerre mondiale passe par là et va enliser le chemin prometteur et féérique du frère et de la sœur.
Ce roman est un récit social et affectif d’une famille sur plusieurs générations. Ce roman n’est pas seulement un socle sur lequel est posé une histoire. Des histoires, il en a été écrit un nombre inconsidérable durant les siècles passant et vous pouvez en découvrir chaque jour à la télévision. Ce roman a pour objectif de poser quelques réflexions, quelques interrogations et aussi quelques affirmations.

Citons en quelques-unes :
– L’égalité entre les hommes
– L’égalité des chances qui est loin d’être évidente en France, pays qui affiche fièrement sa devise républicaine mais qui est encore ancré dans les préceptes de l’ancien régime.
– L’intelligence parfois bafouée et ravalée.
– La complémentarité des hommes, trop souvent négligée par intérêt personnel de certains d’entre eux.

Extrait du livre

Durant huit jours, Marie-Louise, à qui son chéri d’amour avait entrepris d’enseigner le savoir des lettres, s’appliqua à parfaire sa signature. Son enthousiasme fut contrarié lorsque le notaire commença à signifier l’acte qu’il avait rédigé. Elle brisa brutalement l’élan de l’officier public après lecture des trois premières lignes :
– Ai-je bien entendu que mon mari autorise ma présence dans votre bureau ? Sachez cher maître que je suis libre de mes faits et gestes et que je ne suis pas l’égal de votre porte plume! Aussi, je vous serais reconnaissante de rayer ce mot qui place la femme en position d’infériorité.
Bizarrement, le notaire ne s’étonna pas de cette apostrophe inattendue. Il sourit légèrement et reprit là où il en était resté avant d’être une nouvelle fois interrompu :
– Je suis très sérieuse ! Je ne signerais pas vos bêtises d’un autre temps !
– Madame, je ne fais que respecter la loi du code civil. Et j’ai le regret de blesser votre amour propre en vous indiquant que seule la signature de votre mari, à qui vous appartenez corps et âme au vu de la société, est recevable.
La fougueuse future propriétaire se leva, sans aucun doute pour éparpiller en mille morceaux le misogyne document. Mais elle se rassit sous les douces pressions d’Adrien et de Mr De Ballancourt qui lui firent comprendre qu’elle ne devait pas s’offusquer aujourd’hui de cette différence de traitement. Elle fut totalement convaincue de supporter ce qui lui paraissait intolérable par Mme Du Ronsard :
– Du calme ma fille. Depuis la nuit des temps, le coq se croit supérieur, mais il oublie vite que la poule peut pondre sans son intervention les œufs qui feront le revenu de la ferme. Et que dire du taureau qui se trouve si beau, si fort, mais qui est assez naïf pour croire que le don de ses faveurs honore ses femelles alors qu’il est juste un outil de reproduction. Laisse donc les hommes dans leur extase naturelle. Durant ce temps leurs maîtresses décident et dirigent discrètement mais sûrement.  Lorsque le notaire regarda par sa fenêtre s’en aller tout ce petit monde, il murmura à soi-même :
– J’ai la nette impression que cette ferme des « chênes » va très vite prospérer.