Le thème du livre : la résolution d’une affaire de meurtre qui touche la petite ville de Saint-Benoît et particulièrement Karl le coutelier. C’est un couteau de sa facture qui est retrouvé dans le dos de la victime. Il s’agit aussi des débuts de Jessica Jonsdottir, une criminologue maladroite et sûre de son maquillage lorsqu’il s’agit de dessiner le portrait des habitants Sancto-Bénédictins. Le roman et ses envolées sarcastiques, la psychologie des personnages et les décalages chronologiques font l’originalité des tribulations d’un coutelier.

Les gens peuvent se construire la vie des héros et des moins héroïques à leur guise. Le roman psychologique s’adresse à tous ceux qui ont l’esprit ouvert. Les Inspirations les plus « remarquables » les nombreuses avenues et ruelles arborées de la petite ville sans laquelle Poitiers aurait du mal à respirer.
L’aspiration première : extraire d’un angle trop attendu les personnages que le lecteur pensait avoir cernés…

« Surpris dans sa rêverie, Karl aperçoit une image dans la pénombre. Un couteau planté dans un rocher ? Il s’avance vers la masse de pierre et discerne une longue robe noire. Le tableau se transforme en vision d’horreur : le vêtement à capuche est habité par un corps au pied gauche chaussé d’un soulier noir. L’ustensile tranchant, dans le dos, a un manche incurvé de façon unique qui donne une prise ferme pour des gestes précis et sûrs. Ce couteau de survie pèse 120 grammes, la lame inox est semi-crantée… L’artisan reconnait l’objet de sa facture et n’ignore pas le nom de l’acquéreur. Malaise. Avant d’agir, la main dans la barbe, il réclame une aide, un conseil :
— Hey, l’écrivain ! Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ?
Mais l’écrivain, qui paraît musarder, ignore les maximes de Kant et coince des idées sur son écran d’ordinateur. Le personnage hésite. Quel processus suivre ? Relever le corps et rattraper le souffle qui, après tout, n’est peut-être pas éteint ? Ou appeler les secours et laisser intervenir la gendarmerie ? Récupérer sa lame ?
En définitive, l’homme souille ses derbies, des chaussures élégantes à double boucle, exécute quelques manœuvres. Le ventre ne se décroche pas de son rocher, alors il tire à lui les bras contractés. La chair glisse sur le côté. La capuche s’ôte d’elle-même, Karl observe le visage sous la chevelure rousse qui se désolidarise en partie du crâne. Il a envie de vomir. La femme aux yeux verts… Le coutelier sollicite l’écrivain :
— Je la connais ? »