Entretien avec Désiré Valien – Le comptoir des Amourettes
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
La parution du Comptoir des Amourettes aux éditions Maïa a été un évènement, un premier roman publié, cela compte, et un soulagement. Ecrire est un plaisir, accompagner une édition l’est un peu moins, on retrouve le devoir au-delà de la liberté. Mais ce qui compte, c’est le résultat : pouvoir tenir entre ses mains un roman en version papier et quel papier, blanc à ravir.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Les lecteurs amis, famille, connaissances ont retrouvé l’auteur sous plusieurs facettes dans les quatre personnages masculins. Le roman est donc sans en avoir fait un objectif, en partie autobiographique. Certains ont trouvé les chapitres philosophiques un peu longs mais tous ont aimé les dialogues, les descriptions des milieux traversés et les relations entre les personnages. Pour les lecteurs naturalistes, les aspects botaniques et géologiques ont été un plus. Pour tous, on sort de cette lecture en restant attachés aux personnages et avec l’envie de les retrouver. Le découpage en cinquante petits chapitres a facilité la lecture.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail
d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
L’écriture du tome 2 « La communauté des Amourettes » a tenu compte des exigences de l’édition. Calculer son temps d’écriture pour permettre une sortie en une période favorable, prendre le temps de photographier les paysages traversés en pensant à la couverture, chercher à mieux comprendre ce qu’attendent les lecteurs les plus proches, ne pas hésiter à se relire et corriger chapitre après chapitre, sans attendre d’avoir achevé le roman. Les relations épistolaires avec les personnels des éditions Maïa ont été très cordiales et toujours enrichissantes.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Ce roman est original par la mixité des thématiques, naturalistes, fantastiques, philosophiques, par les belles rencontres qu’il nous ouvre avec des personnages authentiques et dont toute la ressemblance avec des personnages existants n’est pas fortuite. Mais c’est avant tout, un message sur le sens de la vie et le bonheur de vivre, en milieu rural, loin de la difficulté de la vie en grand centre urbain, enrichissante mais tellement épuisante. Une forme d’échappatoire aussi pour l’auteur, qui revit dans son livre lorsqu’il doit affronter les miasmes de la vie urbaine.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Mon écriture suit mon inspiration, se détache du temps, s’exprimant aussi bien de nuit, qu’au retour d’une marche. Une simple lecture peut déclencher toute une réflexion et une envie d’écrire immédiatement. Le scénario n’est pas écrit d’avance, les personnages non prévus en dehors du maître et du disciple, sont venus les uns après les autres, naturellement, comme demandant à pouvoir s’exprimer. Même les personnages secondaires, souvent en lien avec une rencontre sur le terrain, n’étaient pas prévus. En ce sens, ce roman n’est pas réellement autobiographique mais plutôt descriptif de la réalité rurale perçue. La part de l’imaginaire et du fantastique émane directement des lieux traversés dans une solitude totale, parfois loin de toute habitation, de toute influence humaine, au gré des rencontres inattendues avec des animaux ou des lieux magiques.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui sur quoi avez-vous envie
d’écrire pour ce prochain livre ?
Il était impossible de quitter les personnages du Comptoir des Amourettes et de les abandonner en rase lecture. Ils ont frappé sans cesse à la porte de mon esprit, jusqu’à renaître dans un deuxième roman « La communauté des Amourettes », puis dans un troisième en cours d’écriture. Cette trilogie permet de mieux comprendre les personnalités et les liens qui se tissent, se nouent et se dénouent, un peu comme dans la vie de chacun d’entre nous. Il est impossible de les quitter et de les laisser s’enfermer entre les pages de papier sans leur donner la chance d’exister pleinement. Quand ils frappent à la porte, ils entrent librement et revivent, tels qu’ils sont. Sans contrainte, parfois en toute nudité. Chacun pouvant y trouver une part de lumière, de bonheur et de joie de vivre, à travers les belles amitiés et les amours naissants. Et c’est bien là, la seule chose qui compte pour oublier la rigueur et la difficulté de la vie quotidienne. La personne qui m’a fait découvrir les Amourettes parlait d’un petit paradis. Ce hameau sur l’adret du mont Mouchet, dans un air d’une pureté exceptionnelle, où la vue porte à des dizaines de kilomètres est bien plus encore que cela. C’est la vie à l’état pur avec les efforts demandés à l’homme et les joies qui découlent de son labeur opiniâtre, mais toujours en pleine liberté et en totale simplicité. Retrouver son âme ancestrale de chasseur-cueilleur, celle qui est enfouie au fond de nos gènes.
Désiré Valien , auteur du comptoir des Amourettes, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.