Ce livre relate la vie d’une femme dont l’existence a été émaillée de souffrances depuis sa plus tendre enfance.

Rejetée par sa mère à la mort de son grand frère, Fina, élevée par des fermiers voisins, a connu un parcours difficile et plein de rebondissements. La guerre la séparera de son mari pendant de longues années, et au retour de celui-ci, alors qu’elle est enceinte d’un soldat américain, sa vie bascule.

Faire revivre le passé, la vie dans les campagnes de mon enfance, est pour moi une source d’inspiration inépuisable. Mes livres dépeignent avec justesse et réalisme cette vie d’antan, donnant à mes romans une réelle connotation historique.

Extrait de  Les larmes de Fina  par Renée Julia Remy

« – Je suis allé inscrire la petite au catéchisme, lui apprit-il, et tu sauras bien que tu n’as rien à dire. Je suis maître ici, bien que, jusqu’à présent, je n’aie fait que te laisser décider comment tu voulais réagir envers Fina par rapport à la mort de Désiré.
– Sache que j’aimais autant notre fils que toi, mais j’en ai assez de te laisser malmener la petite. Nous avons la chance de l’avoir, et dorénavant, il ne me plaît plus qu’elle souffre du décès de son frère. Cela lui aurait déjà fait assez de mal comme cela, même si tu avais eu un comportement normal envers elle, c’est-à-dire, si tu t’étais conduite comme une mère aimante, dont elle avait bien besoin d’ailleurs. Apprends donc que tu peux faire ce que tu veux au sujet de cette fameuse communion, je ne compte plus sur toi pour rien du tout. C’est pour cela que je suis allé m’arranger avec Angèle et Joseph. Sache aussi qu’ils m’ont promis que la petite aurait la même fête que Cécile. Ils l’aiment bien, eux !… Si tu es une mère pour Fina, tu seras de la partie, sinon, on fera bien sans toi !
– Ah oui, j’ai encore une chose à te dire : Que je ne m’aperçoive plus jamais que tu ne te conduis pas comme il le faut avec « ma fille » !
Léonie s’était laissée tomber dans l’unique fauteuil de la cuisine. Elle était blême, resta muette et se mit à trembler. Médart le vit, haussa les épaules en se demandant si c’était de rage ou de peur de lui qui avait fini par hurler comme un putois. Ils ne s’étaient même pas rendu compte que la petite s’était enfuie en pleurant de panique alors qu’elle aurait dû être heureuse et reconnaissante envers son père en apprenant que, grâce à lui, elle ferait sa communion solennelle. Comme cela lui était déjà arrivé plusieurs fois depuis que son frère n’était plus là, elle était allée chercher refuge et réconfort à la ferme, et du calme aussi !
Avant de ressauter sur son vélo, il lui cria encore :
– Si tu veux en savoir plus, va te renseigner auprès de Joseph et d’Angèle.
Cette fois, il se dirigea tout droit au café. »

Précédentes publications

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